- Ouvrez la
bouche.
Avec son espèce de poinçon en métal, il a
fouillé là-dedans comme à l’intérieur d’une caverne d’Ali Baba. Très vite, la
sentence est tombée :
- Je vais
devoir vous l’arracher, qu’il m’a dit.
Là, tranquille. Avec une vague nuance interrogative,
au cas où j’aurais eu des velléités de rébellion ; un peu comme s’il
lançait l’idée pour voir, tester ma réaction. Ambiance joueur de poker qui se
dit « servi » et ne perd
pas une miette des réactions de ses adversaires.
Je n’ai pas répondu tout de suite. Il fallait
d’abord que j’encaisse.
Stoïcisme, j’écris ton nom sur mon écran
intérieur. Heureusement que je suis dur au mal.
Enfin, ça dépend pour quoi...
- Vous êtes
sûr ?
- Certain. Vous
risquez une infection.
Un blanc.
- Vous
préférez que je vous l’enlève tout de suite ou maintenant… enfin je veux dire,
maintenant ou plus tard ?
« Vous ne m’enlevez rien du tout ! » j’ai pensé en mon for intérieur.
En réalité, je sais bien qu’attendre ne fera
qu’empirer les choses. Que le seul choix qui s’offre à moi, c’est de tomber de
Charybde en Scylla.
- Bon,
d’accord… maintenant.
-
Bien !
Il y en a au moins un à qui cette perspective
de mutilation file la banane.
A nous deux, ça fait une moyenne.
A suivre dans "CARNET DE ROUTE" / Année zéro
(à paraître chez Bookless Editions)
Histoire de ma dent cariée |
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